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poudre de perlimpinpin
maggie ••• l'avoué ••• dispensaires
– Maggie, tu te fous de ma gueule?!

Tu n'as pas le loisir d'apprécier cette double allitération aussi savoureuse qu'accidentelle, ta fureur ne masquant en rien ta voix blanche de peur. L'herboriste te tourne le dos, occupée qu'elle est à farfouiller parmi les étagères de son officine. De temps en temps, avec une fréquence qui croit en même temps que ton inquiétude, ton regard va d'elle à ton bras gauche que tu tiens bien droit devant toi malgré la fatigue qui le fait peser.

– Qu'est-ce que tu veux dire, «je trouve pas l'antidote»?

Se soigner dans l'Arceau n'est pas à la portée de tous: enfants de l'Avoué, vous êtes bien placés pour le savoir. Les onguents, infusions et autres teintures mères de Maggie rencontrent donc un certain succès, ce qui fait d'elle l'une de tes clientes les plus fidèles. Sans parler de son autre activité. Tu n'as jamais posé de questions à propos de ce que tu transportais pour son compte, te contentant de vérifier le niveau de discrétion dont tu devais faire preuve. Remède contre l'impuissance ou fulgurant poison? Peu importe, les affaires sont les affaires. Il faut bien vivre, il faut bien survivre.

C'est justement ta survie qui est en jeu. Ou peut-être pas? Tu n'as pas réussi à obtenir une réponse claire de Maggie alors qu'elle inspectait ton bras maculé de tâches couleur prune. L'une de ces «livraisons discrètes»… Le paquet t'avait été confié par un drôle de type à l'extérieur de la ville, à destination de l'herboriste. Mais le papier brun grossièrement ficelé n'avait pas été d'un grand secours lorsqu'une brusque averse – ah, cette maudite mousson! – t'était tombée dessus, te trempant jusqu'aux os et faisant suinter le mystérieux colis…




En raison d'un averse, le contenu du colis que Zacharie livrait à Maggie a coulé sur son bras. Qu'est-ce que ça pourrait bien être? Et pourquoi Maggie s'est-elle immédiatement mise en quête d'un… antidote?
Zacharie
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Poudre de perlimpinpin

Dansons sous les gouttes purificatrices

Elle l'entend, sa voix. Mais de loin seulement. Ses yeux écarquillés sont rivés vers le sol, captivés. Pas par la conversation naissante, (bien que seul le jeune homme en face d'elle a prononcé mot jusqu'à présent), non. Mais par le flacon en verre qu'elle a malencontreusement laissé tomber lorsque son coursier habituel a brusquement franchi la porte d'entrée de la boutique, quelques minutes plus tôt. Le mélange d'herbes séchées et d'huile essentielle gît à présent sur le parquet boisé, répandant dans l'air un parfum piquant et sur le sol une trace sombre. La situation l'embête, du moins, sa situation à elle. La fiole brisée était destinée à un client régulier. Tout en se mordant la joue, elle laisse échapper un grognement.

« Mince alors... »

Maggie concentre-toi. Elle se pince le bras et relève ses grands yeux pour croiser un regard accusateur. Son interlocuteur ne semble pas ravi de devoir se répéter. Une averse soudaine... Typique de la mousson... Le paquet était mal emballé... Son contenu a fini par entrer en contact avec le bras du porteur...

Maggie en a assez entendu. Penchée sur l'origine de sa douleur, ses longs cils frôlent presque les marques violettes. Elle inspecte les taches, renifle, va jusqu'à les toucher pour en vérifier la température. Puis, se redressant brusquement, elle pivote souplement sur ses talons et file vers l'arrière-boutique. Quelques bruits indéfinissables plus tard, suivis d'un silence soudain, la petite silhouette réapparaît, les mains vides. Elle traîne alors ses pieds jusqu'aux étagères fixées derrière le comptoir, là où reposent divers bocaux et flacons. La voilà qui commence à faire mine de chercher, faisant pivoter les contenants sur eux-mêmes afin d'en lire chaque étiquette, minutieusement. Et puis...

« Etrange... Je ne le trouve pas... J'étais pourtant certaine de l'av- »

« Maggie, tu te fous de ma gueule?! »

Nouveau pivotement sur ses talons. L'herboriste l'observe attentivement, déchiffrant la fatigue inscrite sur son visage, l'inquiétude, puis la colère y pointant. Oui, il est peut-être temps d'apaiser l'atmosphère. Maggie choisit alors de recourir à sa méthode infaillible : son grand sourire. Celui-ci se dessine alors naturellement, plissant ses pupilles cuivrées.

« Tout ira bien je t'assure. Certes je ne trouve pas l'antidote pour le moment mais- »

« Qu'est-ce que tu veux dire, «je trouve pas l'antidote»? »

Il ne comprend donc rien ! Ne peut-elle s'empêcher de penser, laissant échapper un petit grognement réprobateur pour montrer sa contrariété.

« Eh bien oui, comment comptes-tu te débarrasser des effets de la belladone autrement ? Ces traces sont dues à une décoloration de la peau et elles ne vont pas s'effacer toutes seules. »

Pas à pas, lentement, comme une chasseuse guettant sa proie, elle s'avance, le bras affecté capturant son regard, l'attirant à lui. Le sourire bienveillant qu'elle arborait plus tôt se mue alors en quelque chose de plus... vicieux. Presque sadique.

« Néanmoins... Cette manière qu'elles ont de se dessiner... Oui, c'est ça... La propagation du poison est fascinante, tu ne trouves pas ! »

Vont-elles continuer à s'étendre ? Et si oui, jusqu'à où seulement ? Maggie ne l'avoue pas verbalement, mais la lueur dans ses yeux trahit son excitation à l'idée de le découvrir.




Maggie se trouve dans sa boutique lorsque Zacharie arrive avec des symptômes étranges. Au lieu de s'inquiéter, la voilà fascinée par les marques sur sa peau, causées par la belladone qu'il transportait. Elle fait semblant de chercher l'antidote, se réjouissant d'observer l'évolution de son état.
Maggie
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Est-ce la peur qui fait battre ton cœur à cette vitesse, Zacharie? Ou serait-ce là les premiers effets du poison?

Maggie parle et tu ne comprends rien. Tu es un enfant de la ville, un gamin des rues, tu n'as aucune idée de ce qu'est la belladone et ce que pourraient bien être ses effets. Tu n'as pas d'autre choix que de t'en remettre à l'herboriste, ce qui ne te rassure pas. Tant que votre relation était purement professionnelle, tu fermais volontiers les yeux sur ses petits trafics d'empoisonneuse. Mais te voilà de l'autre côté de la barrière, fait comme un rat de laboratoire.

– Maggie, putain, déconne pas…

Tu es trop sous le choc pour hausser la voix de nouveau. La propagation du poison, c'est bien de qu'elle a dit? L'odeur de la boutique te fait tourner la tête, tu as chaud, tu sens la nausée bouillir dans le feu de ton ventre. Tu cherches ton sac de coursier en quête de ta bouteille d'eau mais impossible de le trouver, il a dû échouer dans un coin de la pièce lorsque tu es entré en panique.

Tu as déjà contemplé la mort de près, sur les toits, dans les Vestiges d'Antan, sans parler de toutes ces courses que tu te retrouves à effectuer dans des endroits dangereux pour des gens qui le sont tout autant. On t'a déjà pointé une arme dessus. Mais rien n'est comparable à cette situation. Tu sais quoi faire face à un cran d'arrêt, mais un poison?

– Qu'est-ce que tu vas faire si ton coursier préféré claque dans ta boutique, hein?

Et toi, Zacharie, que feras-tu si tu meurs avant de l'avoir revu? Que se passera-t-il, si il ne peut pas respecter sa promesse car tu n'es plus là? Peux-tu accepter cette éventualité – que vous ayez pu avoir tort et que les autres ont toujours eu raison?

Non.

– Maggie, je peux pas crever avant de…

Un haut-le-cœur te coupe la parole.




L'état de Zacharie empire, sans qu'on puisse dire si ce sont les effets du poison ou les causes de sa panique grandissante. Ses pensées vont immédiatement à la promesse qui lui a été faite dans son enfance…
Zacharie
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Poudre de perlimpinpin

Dansons sous les gouttes purificatrices

« Maggie, putain, déconne pas… »

Son envie de s'offusquer en assurant être bien sérieuse, et non pas "déconner", est grande, mais son instinct lui souffle que ce n'est pas en ce sens que le coursier a prononcé ces mots. Pourquoi faut-il toujours que les humain·es emploient des expressions aux significations multiples ? La communication entre êtres organiques est décidément bien mystérieuse...

« Qu'est-ce que tu vas faire si ton coursier préféré claque dans ta boutique, hein? »

Un rictus amusé lui répond.

« En voilà une drôle de question ! »

Mais l'expression qu'elle lit en retour dans les yeux de Zacharie l'interpelle tout de même. Décidément, il possède un sens de l'humour particulier qu'elle n'est pas certaine de saisir. D'un côté, il plaisante, de l'autre, il semble réellement... inquiet ?

« Maggie, je peux pas crever avant de… »

Elle pourrait le rassurer. N'ayant été en contact qu'avec une quantité de poison minime, le risque réel n'existera pas avant plusieurs heures. Deux, trois, peut-être plus. Maggie ne s'est pas faite livrer de la belladone au hasard ; elle connait non seulement ses propriétés, mais compte surtout en faire usage. L'antidote ? Il se trouve sur une étagère de l'arrière-boutique, elle l'avait frôlé de ses doigts avant de se raviser et de s'en retourner les mains vides. Deux ou trois heures. En théorie du moins. C'est le laps de temps dont elle dispose pour observer l'évolution des effets du coursier. Au-delà, elle devra faire cesser son caprice, elle en est consciente. En attendant... Il va falloir trouver un moyen de le faire patienter.

« Qui a parlé de crever ? Par contre, on a du pain sur la planche. L'antidote ne va pas se préparer toute seule. »

Hop, la voilà qui tire d'une armoire deux tabliers à motifs floraux.

« Tiens, enfile ça. Je vais chercher les ingrédients dont on va avoir besoin. »

Endosser des tabliers est-il à ce point nécessaire ? Pour être honnête, non, mais l'idée lui semble amusante. Elle pose bientôt sur le large comptoir (qui fait également office de plan de travail) deux bocaux sur lesquels on peut lire : sauge séchée et eucalyptus, qu'elle accompagne ensuite d'autres petits flacons.

Une fois deux tabourets disposés côte à côte, l'herboriste se frotte les mains l'une contre l'autre, satisfaite. Alors oui, peut-être ne sont-iels pas sur le point de préparer l'antidote tant espéré par Zacharie, mais cela, il n'a pas (encore) à le savoir.

« Bon alors... partant ? »

Son plan, bien que sommaire et improvisé sur le moment, reste tout de même un minimum cohérent. En le faisant ainsi participer à la confection, Maggie pourra observer plus facilement de nouveaux symptômes éventuels. Elle parie intérieurement sur la nature de ces derniers. Comme anticipant le résultat de son prochain lancer de dés.





Consciente qu'il n'existe sûrement pas de risque immédiat, Maggie poursuit son plan. Pour gagner du temps (et focaliser l'attention de Zacharie ailleurs), elle lui fait croire qu'iels doivent préparer l'antidote ensemble. En réalité, le vrai antidote est déjà prêt, caché dans son arrière-boutique.
Maggie
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«Enfile ça»? «Les ingrédients dont on va avoir besoin»?

Incrédule, tu regardes Maggie aller et venir, déployer les deux tabliers floraux, installer les deux tabourets, ramener de son arrière-boutique des bocaux d'herbes sèches. Tu es tellement sidéré que tu en oublies ton bras, ta nausée, ta panique. La belladone est en train de te faire halluciner, il n'y a pas d'autre explication possible. Et pourtant, Zacharie, tu ne rêves pas: Maggie est en train de te mettre au boulot. Tu en restes bouche bée.

Parce qu'il n'y a rien à répondre, parce qu'il n'y a rien à faire, tu revêts le ridicule tablier par-dessus ta tenue de travail et tu t'installes, un peu sonné. «Partant»? As-tu le choix? Visiblement, cet antidote requiert ton assistance. La pensée t'effleure que tu devrais peut-être prévenir Josetta, Odélie, tes parents, au cas où il t'arriverait quelque chose. Mais comment leur expliquer la situation? Es-tu prêt à leur avouer tes trafics et ta complicité dans ceux de Maggie?

– Je… T'aurais de l'eau? J'ai la bouche sèche tout à coup…

Allons, ressaisis-toi Zacharie. Fais confiance à Maggie. Elle a tout intérêt à ce qu'on ne retrouve pas de cadavre chez elle, encore moins celui de quelqu'un ayant succombé à un poison. Et ce n'est pas avec son mètre cinquante qu'elle serait capable de se débarrasser de toi, à moins qu'elle n'élève, dans cette arrière-boutique, une plante carnivore géante. Entre nous, cela ne serait pas étonnant.

– Bon… Comment je peux t'aider? Je peux… broyer des trucs… je pense…




Zacharie obéit docilement à Maggie, car que faire d'autre?
Zacharie
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Dansons sous les gouttes purificatrices

La nuit est là, dehors, les ruelles se vident, la pluie tombe encore. Mais ici, à la lumière de la lampe à huile, penché.es sur le comptoir central, iels se préparent à l'action. Du moins, l'herboriste, visiblement plus qu'enthousiaste. L'idée est simple : gagner du temps. La mise en pratique : plus compliquée. Il faudrait pouvoir arrêter le temps. Alors que les ingrédients sont à présent disposés devant elleux, Zacharie prend finalement la parole.

« Je… T'aurais de l'eau? J'ai la bouche sèche tout à coup… »

Les yeux de son interlocutrice brillent. Bouche sèche ? Il faut immédiatement qu'elle note le nouveau symptôme quelque part. Elle acquiesce à la demande, offre un sourire qui l'oblige à plisser les yeux, et revient bien vite avec le verre d'eau attendu. D'une main, elle le dépose devant le coursier, de l'autre, elle fait doucement glisser son bloc-notes dans sa direction. Bientôt, munie d'un crayon, elle griffonne l'information, le carnet posé sur ses cuisses, aussi discrète que possible.

« Bon eh bien... On a tous les ingrédients voilà. »

Comme si ce qu'elle s'empressait de coucher sur le papier, c'était la liste des éléments nécessaires à la fausse décoction.

« Bon… Comment je peux t'aider? Je peux… broyer des trucs… je pense… »

Nouveau scintillement dans le regard.

« Excellente idée !!! Tiens, occupe toi de ces feuilles. »

Rien de mieux qu'un petit exercice de broyage pour tester l'évolution de la motricité de son bras. Maggie se félicite intérieurement de la tournure des évènements et présente à Zach le bocal intitulé eucalyptus. Maggie de son côté s'occupera de broyer la sauge. Elle lui présente un petit mortier et son pilon (qu'elle possède en plusieurs exemplaires). Nouveau sourire. Mais ce n'est pas suffisant. Un cas d'empoisonnement à la belladone ne se représentera pas de sitôt, et surtout un cas venant littéralement toquer à sa porte. Il faut explorer davantage. Quand est-il de la cohérence de ses propos et de l'évolution de sa capacité à s'exprimer ? Oui : il faudrait le faire parler. Problème : Maggie ne sait parler qu'aux plantes.

« Et sinon... Hum... Tu en es à ton premier empoisonnement ? »

Elle ne peut pas s'empêcher de toujours tout ramener aux plantes, aux poisons, à son univers. Elle pourrait lui poser des questions sur sa vie, ou, dans pareilles circonstances, sur ses peurs potentielles, qu'elle pourrait apaiser. Mais pour être tout à fait honnête, du point de vue de l'herboriste dérangée, ce serait bien moins palpitant.





Maggie peut commencer à mettre Zach au travail. Mission ; broyer des feuilles et observer sa motricité. Mais une autre idée lui vient en tête : le faire parler pour s'assurer de sa cohérence, de son niveau de conscience, etc. Problème : elle ne sait pas mener une discussion "normale".
Maggie
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