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machine à rêves
azur ••• sonwich ••• cinémax
azur ••• sonwich ••• cinémax
Tu as vu plus d'une fois des visages se décomposer en entrant dans le CinéMaX. Les narines se froncent, des plis sévères marquent la bouche, le mouvement des pupilles se fait staccato alors que les yeux rebondissent des tâches qui parsèment la moquette douteuse aux sièges laissant voir la trame de leur velours décati. Le tout s'accompagnant, chez l'un d'une immobilité soudaine, chez l'autre d'un mouvement de recul. Tu ne leurs jettes pas la pierre. Le CinéMaX, comme le dit ton père, est «dans son jus». Ce n'est pas un compliment.
Mais toi, cette odeur si particulière te plaît. Tu reconnais volontiers qu'elle n'est pas des plus plaisantes, mais elle est familière – réconfortante. Ces salles sombres et improbables, ce vestige du passé qui s'accroche envers et contre tout, c'est un peu chez toi. Plus qu'un habitué, tu fais partie des meubles. Tu n'irais pas jusqu'à affirmer que ton compagnon ressent la même chose, mais s'il n'a toujours pas fui après toutes ces années à t'y accompagner…
Vous formez une drôle de paire, Azur et toi. Sa longue chevelure bleue cascadant sur ses épaules, ta tignasse noire ébouriffée; sa peau pâle, la tienne dorée au soleil; ses tenues savamment étudiées habillant une silhouette élancée, toi plus trapu dans tes vêtements amples et solides. Pourtant vous êtes amis depuis le lycée et, malgré vos vies respectives, vous trouvez toujours le temps pour votre petit rituel cinéphile.
Ou, plus exactement, tu l'invites au CinéMaX en échange de son hospitalité pour la nuit.
L'humidité vous a sauté à la gorge à peine sortis du cinéma. Il pleut, bien évidemment qu'il pleut, et cette pluie t'est d'autant plus insupportable qu'elle ne lave même pas la chaleur de l'air. Tu ne supportes cette saison maudite que parce qu'elle annonce le soleil de minuit. En attendant de rassembler le courage nécessaire pour affronter la mousson, vous restez en suspens sous l'auvent, dans les vapeurs lumineuses des néons.
– Alors? T'en as pensé quoi?
Tu as dû hausser un peu la voix, car le silence est rempli exactement du fracas de l'eau qui s'abat sur votre île.
Mais toi, cette odeur si particulière te plaît. Tu reconnais volontiers qu'elle n'est pas des plus plaisantes, mais elle est familière – réconfortante. Ces salles sombres et improbables, ce vestige du passé qui s'accroche envers et contre tout, c'est un peu chez toi. Plus qu'un habitué, tu fais partie des meubles. Tu n'irais pas jusqu'à affirmer que ton compagnon ressent la même chose, mais s'il n'a toujours pas fui après toutes ces années à t'y accompagner…
Vous formez une drôle de paire, Azur et toi. Sa longue chevelure bleue cascadant sur ses épaules, ta tignasse noire ébouriffée; sa peau pâle, la tienne dorée au soleil; ses tenues savamment étudiées habillant une silhouette élancée, toi plus trapu dans tes vêtements amples et solides. Pourtant vous êtes amis depuis le lycée et, malgré vos vies respectives, vous trouvez toujours le temps pour votre petit rituel cinéphile.
Ou, plus exactement, tu l'invites au CinéMaX en échange de son hospitalité pour la nuit.
L'humidité vous a sauté à la gorge à peine sortis du cinéma. Il pleut, bien évidemment qu'il pleut, et cette pluie t'est d'autant plus insupportable qu'elle ne lave même pas la chaleur de l'air. Tu ne supportes cette saison maudite que parce qu'elle annonce le soleil de minuit. En attendant de rassembler le courage nécessaire pour affronter la mousson, vous restez en suspens sous l'auvent, dans les vapeurs lumineuses des néons.
– Alors? T'en as pensé quoi?
Tu as dû hausser un peu la voix, car le silence est rempli exactement du fracas de l'eau qui s'abat sur votre île.
Azur et Zacharie attendent que la mousson se calme à la sortie du CinéMaX. Zach en profite pour demander à son ami ce qu'il a pensé du film qu'ils sont allé voir.