Lentes mues des assassins
Le ciel sombre, légèrement voilé de nuages, laisse de temps à autre filtrer la lumière vaporeuse des deux lunes, éclairant deux silhouettes assises sur un banc de pierre.
Azur est étendu sur le siège, assoupi, la tête posée sur les cuisses de Rannie. Ses paupières sont closes, l’évanouissement détend ses traits et apaise les lignes de son visage : à présent enveloppé dans un apaisement précaire, loin des tourments qui ont précédemment courbé son corps de crispations et de supplices, il dort. Ignorant tout des circonstances dans lesquelles il se réveillera.
En attendant, la Voix chantonne — elle dédie ce chant à l’enfant évanoui, suspendu entre la veille et le sommeil, entre le monde des bourreaux et quelque chose de plus insaisissable.
Soudain, un claquement de talons résonne sur le trottoir, rompant la quiétude pittoresque de la scène. Rannie suspend le mouvement de ses doigts dans les cheveux du jeune homme, tandis que son chant se termine en un murmure, puis lève doucement les yeux vers cette présence qu’elle avait, en réalité, pressentie bien avant de la voir.
« Luzie ! » s’exclame Rannie, son visage s’illuminant d’un rayonnant ravissement. « J’avais peur que tu ne puisses pas venir… »
— Ordre de passage suggéré du tour actuel : Luzie, Rannie.
— Ce sujet fait suite à celui-ci (www) et s'inscrit dans la continuité du Fragment 1.