Singularité
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Bannière de Singularité
Le Deal du moment : -37%
Promo : radiateur électrique d’appoint ...
Voir le deal
76.99 €

[En cours] Contrôle de vie. [Onyx / Micaiah] Empty


Contrôle de vie.

10h24


Tu aurais dû commencer à 10h en caserne, mais apparemment, les rendez-vous médicaux imposés par la Milice se déroulent pendant les heures de travail. C'est pourquoi tu te retrouves à déambuler dans ce quartier froid, où les façades des cabinets médicaux affichent toutes ce même air distant et impersonnel. Tu ne t'attends pas à ce que les médecins créent une ambiance rassurante, car la vérité est amère : aller chez le docteur en dehors d’un contrôle annuel n’a rien de réconfortant. Les mots sont souvent difficiles à prononcer, et chacun gère son malaise à sa manière.

Tu comprends pourquoi on t’envoie régulièrement passer des bilans de santé physique et mentale. Cette fois, le praticien habituel n’est pas disponible ; ton dossier est donc entre les mains d’une autre experte. Lors de ces rendez-vous, on s'assure que tu ne malmènes pas ton corps au point qu'il reflète ton état mental. C’est sans doute la façon de l’Équilibre de vérifier s’ils peuvent encore compter sur toi, et si tu es toujours capable de rendre une justice "parfaite", sans remettre en question les règles.
En tenue de service, tu t'arrêtes silencieusement devant l'adresse de ton rendez-vous. Un peu plus loin, tu as l’impression de croiser cette même infirmière aux cheveux blancs, encore et encore. Un frisson désagréable te parcourt l'échine, mais tu te forces à rationaliser ce sentiment d’étrangeté. Tu trouves enfin le bureau du docteur et t’assieds à proximité, prêt à attendre.

Tu essaies de faire le point sur toi-même. As-tu progressé depuis la dernière fois ? Ton état s’est-il stabilisé ? Te rapproches-tu encore un peu plus du gouffre ? Comme d'habitude, tu n’arrives pas à en être certain. Tu te dis que tu apprécies davantage tes lectures, que les odeurs de tes promenades sont plus marquantes, mais ton mode de vie reste toujours aussi strict, sans excès. Ton alimentation fade et l’absence de vie sociale intime sont les preuves irréfutables de ton instabilité.

La première chose que le docteur remarquera sans doute, c’est ton grand sac de sport posé à côté de toi, enveloppant tes jambes. Blanc, impeccablement propre malgré son usage, chaque petit défaut rattrapé avec soin à l'aiguille. Une image de perfection qui contraste avec ta tenue noire, ton insigne de capitaine et tes cheveux orange flamboyants. Tes yeux, eux, semblent éteints, enfouis sous des cernes profondes. Tes lèvres fendues complètent l'image : tu es un champ de bataille.

Tu te lèves, et ta tenue, moulant ton corps congestionné et fatigué par l’effort, contraste avec ton regard.

« Bonjour docteur. Je suis votre rendez-vous de 10h30, Onyx. »

L’horloge affiche 10h30 pile, au moment où ta voix, monocorde, s’élève. Réglé comme un putain métronome. La femme devant toi te jauge d’un œil professionnel. Sa longue chevelure rousse, attachée, ressemble à un ciel en feu. Elle contraste avec l’atmosphère froide des lieux. Elle est grande, plus qu’Ova, ce qui est assez rare pour une femme. En attendant une présentation formelle, tu préfères rester neutre. Tu n'es pas là pour faire dans la délicatesse, mais le respect auquel chacun a droit est une valeur que tu t’efforces de suivre avec rigueur.
Tu remarques ses doigts, soignés, articulés avec précision, comme figés dans le marbre par un sculpteur perfectionniste. Elle semble méticuleuse, tu en es certain, mais tu ne sais pas encore de quelle manière cela se manifestera.

« Je m’en remets à vous. »


Tu te lèves pour te diriger vers son bureau, carnet de santé en main. Avec précaution, tu fais passer ton sac devant toi pour ne rien déranger et le poses là où il gênera le moins le passage et les examens. Tu déposes rapidement ton carnet sur le bureau, ou à l'endroit indiqué par la spécialiste.

« »




Onyx se rend à l'heure précise au dispensaire de Micaiah après son sport matinal. Il n'est pas très à l'aise avec ces rendez-vous malgré l'habitude et se plie aux instructions de la docteur. Pour l'instant Onyx est assez neutre dans son attitude, il ne connaît pas la personne face à lui, mais l'observe et lui donne le crédit et le respect dû.
Onyx
[En cours] Contrôle de vie. [Onyx / Micaiah] Empty

défaillance

le stylo filait à toute allure, noircissant la blanche page d'une suite de glyphes penchés et élégants. elle ne relevait la tête que rapidement pour suivre la course des aiguilles - le temps prenait son temps. bientôt viendrait l'heure des rendez-vous et s'enchaineraient alors les platitudes. elle pensait à Rannie, petite souris. caressait de sordides idées. il lui manquait un plan.

tic, tac, tic, tac. tac tac tactactac.
le bruit de la petite aiguille devenait inconfortable, Micaiah se redressa et sortit de sa chaise pour s'étirer rapidement.
un café, deux café et le temps était venu. son patient se présenta à l'heure - point bonus. il lui venait d'un collègue dont le nom évoquait de vagues souvenir d'études.

« bonjour. » énonça-t-elle en lisant le carnet d'un oeil peu attentif, s'arrêtant de temps à autre pour prendre une gorgée de café chaud. puis elle prit le temps de l'observer, lui, un sourire maintenu, professionnel, à peine confortable.

« Onyx, c'est ça ? mon collègue a appelé la semaine dernière pour prévenir. » son sourire s'agrandit, elle posa le carnet sur la table sans faire un bruit. « si vous le voulez bien, on va commencer par revoir quelques informations, puisque c'est la première fois qu'on se voit, vous et moi. »

elle reprit son stylo délicatement :
« 24 ans, 1m91, j'ai lu que vous travaillez dans les forces de l'ordre. » elle se mit à écrire sans vraiment le quitter des yeux. ses gestes étaient précis et efficaces. « vous m'arrêtez si je dis une bêtise. » elle ne dit jamais de bêtises. un des coin de sa bouche se plisse sous l'effet d'un demi-sourire espiègle. « vous avez une bonne forme physique de ce que je vois pour l'instant. maintenue, je suppose, par un mode de vie correspondant à votre métier. »

platitudes, simples formalités lui permettant de remplir de vide un dossier dont elle n'a que faire. des vacances, voilà ce à quoi elle pense. des vacances pour de la recherche, du repos, de la tranquillité, du divertissement.
l'ennui est son mal. peut-être. son sourire se tarit le temps d'une brève expression.

« j'ai lu que vous aviez perdu un de vos collègues. »  elle le fixe, sans ciller. « racontez moi comment est-ce que vous vous sentez ? physiquement et mentalement. »

elle met l'emphase sur le "et", les mots roulent hors de sa bouches comme des billes et s'entrechoquent. le bruit de l'aiguille en mouvement ne cesse de résonner dans son crâne.

Mica pense à la folie.

micaiah reçoit pour la première fois onyx pendant l'une de ses permanences au dispensaire. elle s'ennuie, fait quand  même son job et espère trouver une forme de divertissement dans la conversation.
Micaiah
[En cours] Contrôle de vie. [Onyx / Micaiah] Empty


Contrôle de vie.

Un ensemble de banalités s’échange entre vous, rien de formidable, rien de nouveau, une sorte de conversation nécessaire pour entrer dans des détails plus « croustillants ». Ce n’est pas le mot que tu emploierais, mais c’est celui qui convient le mieux. Le craquant du corps, le fondant de l’âme dans l’étude des maux de chacun, le diagnostic à venir et l’état d’un suivi nécessaire.

Conformément aux attentes de la professionnelle, tu ne réagis à rien de ce qu’elle dit hormis une éventuelle erreur. Tu veux en finir rapidement, que tout soit bien fait et que tu puisses retrouver ta section afin d’inaugurer les supervisions du jour.

Tes yeux scrutent sa graphie, bien plus fine et délicate que celle de ton docteur habituel. Il y a quelque chose qui s’en dégage et s’imprègne dans le portrait que tu te fais de ton interlocutrice. Micaiah apparaît comme une personne qui n’apprécie guère l’administratif formel et préfère le contenu sincère de son travail. La question qui pourrait demeurer est : pourquoi ? Mais tu t’en fous ; connaître ses convictions, c’est anecdotique et donc superflu. Par contre, elle a tout intérêt à connaître tes « pourquoi ? », peut-être même tes « comment » pour être plus précise.

Tu es resté totalement impassible, à suivre ses directives en silence, et tu le brises enfin pour répondre au sujet qui s’engage.

« J’ai tué un de mes collègues il y a plusieurs mois. Je ne l’ai pas perdu, à la rigueur il a perdu la vie. Je pense que nous pouvons nous passer d'euphémismes docteur. »

La voix monocorde, il n’y a aucune expression sur ton visage. Tes yeux se sont logés dans les siens pour soutenir le déroulement de la consultation. Il est probable que personne sain d'esprit ou en bonne santé mentale pourrait rétorquer pareille réplique aussi calmement.

« Vous supposez bien, la rigueur qu’impose ma fonction m’interdit le moindre écart de discipline. Entraînement, supervision, devoir de protection, tout cela s’applique avec d’autant plus de poids sur mes épaules en tant que chef de section. »

Droit sur ta chaise, tes yeux semblent la toiser vu votre écart de taille ; pourtant, il n’y a aucun mépris ou animosité, juste un vide d’intention et d’émotion. Le souvenir de cet assassinat est toujours vif et présent. La vérité, c’est qu’il te ronge et déteint progressivement sur chaque aspect de ta vie.

« Je regrette que cela ait coûté la vie à une personne qualifiée. Toutefois, c’était à moi de faire la besogne qu’on exige de nous, indépendamment de toute considération personnelle. La présence de mes êtres chers est bien négligeable en comparaison des tâches et des desseins que je dois remplir. Je n’irais pas jusqu’à dire que je vais bien mentalement ; conscient de l’acte que j’ai commis, j’effectue mes activités de divertissement tous les jours pour ne pas rompre avec le quotidien et le monde qui m’entoure. Je marche, je lis, je fais mon sport en extérieur et je me rends sur mon lieu de travail sans négliger mes apports en macronutriments et mes huit heures de sommeil. Je pense que personne ne va réellement bien mentalement ; nous évoluons dans un état de neutralité de l’esprit, et seul le bonheur peut garantir le fait d’aller « bien ». Vous voyez ce que je veux dire, docteur ? »

La vérité, c’est que tu es déconnecté de la réalité ; tes « activités » culturelles sont peut-être en extérieur, mais tu n’as pas d’interactions sociales amicales. Tu es profondément seul, Onyx. Seul contre toi-même et tu ne sembles pas encore réaliser que tu as besoin d’aide, encore moins d’accepter celle qu’on te proposerait.

« »




Onyx répond froidement aux question de Micaiah sur son état . Il argue qu'il ne va ni mal ni bien, comme tout le monde en détaillant ce qui ressemble à des activités d'un homme "intégré" dans son environnement sociale proche. .
Onyx
[En cours] Contrôle de vie. [Onyx / Micaiah] Empty