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Rire à la face du monde comme si tout n'était qu'une farce || Horizon, Set, Luzie Empty


Rire à la face du monde comme si tout n'était qu'une farce


Ça avait toujours été humain de vouloir savoir ce qui se cache au delà des nuages.

Les nuages peuplant le ciel ;
ou ceux qui tapissent la mer d'albâtre.

« Le monde » au loin s'il y en avait un n'était qu'une immense fable, ayant alimenté les fantaisies d'enfant d'Azur jusqu'à ce qu'il en perde l'intérêt. L'Arceau leur donnait le meilleur confort dont ils pouvaient bénéficier, alors pourquoi vouloir s'embarrasser à le quitter ? Réfléchir à ce qu'il y avait dehors ne mènerait à rien si les réponses à trouver étaient au milieu du danger. L'inconnu... il faut savoir être prêt à l'affronter.
Pourtant parfois il ruminait dans son lit,
se perdait sur internet à retomber sur toutes ces histoires qu'il s'était décidé à ignorer -en tout cas c'est ce qu'il prétendait. Parce qu'il avait toujours été comme ça, la curiosité finissait inéluctablement par le rattraper.
Plus que les reste d'un projet les vestiges d'antan semblaient venir d'un autre monde, que l'abandon avait rendu à la nature et qui resplendissait de végétation. Pourquoi est-ce qu'ils n'avaient pas renoncé à l'idée de prendre un nouveau départ ; pourquoi tout abandonner sans la moindre raison à donner ? Ça aurait pu offrir des possibilités de s'étendre encore sur une île aussi grande -de peupler, de ne pas rester cloisonné. L'humanité dans les livres aimait s'élargir, là où celle de l'Arceau préférait rester confinée. Sans doute qu'au delà se cachaient beaucoup de dangers... Mais ici il était en sécurité.
Oui,
rien dehors qui puisse le concerner.

« Eh, l'urbex, c'était ton truc, non ? »,
et c'est comme ça qu'il était venu interpeller Horizon, quand la curiosité n'avait pas voulu s'apaiser.
Il ne s'était pas attendu à le voir accepter ; de quoi raviver son courage de s'aventurer en terres trop peu explorées. Mais qu'est-ce qu'il espérait trouver, au juste ? Il était persuadé que ce qui se trouvait derrière tout ça était bien plus complexe qu'un projet abandonné. Qu'il y avait quelque chose sous ce fond de brume inexpliqué -qu'un sort moins grave qu'on pourrait le penser a touché les malheureux qui ont osé y sauter.
Et peut-être...
Peut-être aussi qu'il voulait juste s'évader loin des murs qui l'enfermaient. Là où l'air sauvage et les façades brisées laisseraient résonner l'écho de ses cordes aussi loin que le vent pourrait les porter.

Quoi qu'il arrive,
personne ne lui en voudrait s'il découvrait un secret.


Les dalles inégales du sol étaient couvertes d'un tapis de mousse ou d'humidité ; certaines tenaient encore bien en place, d'autres avaient été délogées. Ça semblait si ancien, quand on voyait le lierre qui grimpait sur les briques de pierre érodées. On distinguait des tags ou quelques carcasses de voiture qui avaient déjà bien trop rouillé. Comme s'ils avaient mis les pieds dans une ville fantôme, à l'atmosphère adoucie par la nature qui la recouvrait. Il y avait dans toute cette ambiance une étrange mélancolie qui se dégageait -le genre de mélancolie si forte qu'elle touchait même quand c'était la première fois qu'on la rencontrait.
Mais ce n'était pas ça qui le retiendrait.
Azur jeta un coup d’œil derrière lui pour être sûr qu'Horizon le suivait ; sa guitare dans son dos, c'était stupide de l'avoir prise mais qu'elle soit à ses côtés calmait son anxiété. Et s'il avait l'occasion d'en jouer, son son porterait sans doute plus loin qu'à l'intérieur de bâtisses trop fermées. Le jeune homme fit quelques pas sur les pavés, à éviter les flaques et quelques déchets -il n'avait pas vraiment d'idées où aller, peut-être simplement là où son instinct le mènerait.

« - Par où est-ce qu'on commence ? »

Le musicien avait stoppé sa route pour se hausser sur une rambarde à proximité ; abîmée par le temps, mais qui semblait suffisamment solide pour supporter son poids léger. Ils marchaient depuis un moment maintenant, ils pouvaient bien en profiter pour prendre une pause de quelques instants. Horizon ne lui avait pas demandé ce qu'il était venu chercher, parce qu'Azur avait simplement laissé entendre qu'il voulait se donner des frissons à l'intérieur d'un endroit inexploré -découvrir de nouvelles choses et assouvir sa curiosité. Alors quand c'était de lui que venait l'idée c'était sans doute un peu bête qu'il demande à son partenaire où est-ce qu'il voulait aller, mais il devait aussi savoir ce qui l'intriguait.

« - On pourrait fouiller les rues d'abord... On aura sûrement pas le temps de tout parcourir en une journée. Mais pourrait y avoir des trucs intéressants dans les carcasses de voiture ou sous les tunnels. Après tout, tout a été abandonné. »

Dans ces ruines il n'y avait pas le fracas incessant des voix de la rue qui grouillaient ; juste le silence et le bruit du vent, qui laissaient sa voix se faire entendre comme elle le devait. Son murmure pas souvent audible, la seule façon dont il pouvait s'exprimer. Ceux qui ne savaient pas pour ses cordes vocales le prenaient juste pour un garçon timide, jusqu'à ce qu'on l'entende ou le voie râler.
Il jouait distraitement avec une mèche de cheveux alors qu'il réfléchissait ; ses yeux azur braqués sur l'immensité des bâtiments qui les entouraient. Pour une fois, il n'avait pas choisi de porter quelque chose de trop compliqué -juste un sweat à capuche et un jean pratique, aux couleurs peu susceptibles de s'abîmer à la moindre contrariété. De toute manière, qu'il le veuille ou non, impossible de faire disparaître sa délicatesse et sa féminité. Les mains appuyées sur la rambarde, il ne se souciait pas derrière lui du vide de la rue plus bas, ou de la possibilité de basculer s'il osait trop s'agiter. C'était si étrange, comme si la mélancolie des lieux l'apaisait.

« - On va juste éviter de s'approcher du trou géant pour l'instant. »

Parce que sa conscience savait que c'était loin d'être une bonne idée ; mais il mentirait s'il disait qu'il n'était pas ne serait-ce qu'un minimum intrigué.




Presque sur un coup de tête, Azur est soudainement pris de l'envie d'explorer les vestiges d'Antan, cherchant un moyen de trouver des réponses à sa curiosité. Il demande à Horizon de l'accompagner et une fois sur les lieux, il se pose pour réfléchir par où commencer.
Azur
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Rire à la face du monde comme si tout n'était qu'une farce


Bien sûr que l'urbex c'était son truc.
Bien sûr qu'il connaissait ces vestiges pour y avoir été plusieurs fois dans son adolescence.
Et bien sûr qu'il voulait y retourner.

Alors quand Azur l'avait appâté avec une sortie exploration, Horizon n'avait pas réfléchi longtemps, et il avait attendu ce jour avec impatience.

Son bras manquant ? Casse-pieds mais il pouvait se débrouiller pour trouver des chemins détournés. Le combattant avait beau être fier de sa remise en forme, il y a des choses qu'il ne pouvait plus faire même avec sa prothèse, notamment s'agripper et se hisser.

Malgré le risque de l'endommager et de se faire dévisser la tête par les ingénieur.es de sa lignée, il l'avait mise aujourd'hui, au cas où un certain Azur aurait besoin d'un··· coup de main.

On commence où tu veux, c'est pas comme si ça allait disparaitre mais... (Il pouffa, un sourcil arqué.) T'avais vraiment besoin d'amener ta guitare ?

Sa voix résonnait presque entre les grincements divers de cette ville fantôme et les claquements de leurs pas contre les pavés. C'était une question qui n'attendait pas de réponse en réalité. Le garçon se disait que c'était une superstition de musicien tout comme lui portait son boxer porte-bonheur à motifs de canards en plastique pendant ses combats officiels.

Aujourd'hui, pas de boxer fétiche, juste des vêtements de sport usés mais encore potables pour de l'urbex et un sac à dos. Avec l'âge, on apprend à être prévenant.

Il accompagna Azur vers la rambarde et se pencha pour évaluer la chute vers la rue plus bas, puis les prises qu'il aurait pu prendre pour descendre s'il avait décidé d'escalader.

Il leva lentement son bras gauche – il utilisait la contraction musculaire pour le faire bouger – et ouvrit doucement le poing. Il grogna une demi-seconde, toujours aussi frustré de ne pas avoir assez de force pour soutenir une partie de son poids avec. Mais que faisaient les chercheur.ses en robotique ?!

Finalement, il remit son bras au repos et sourit avec provocation.

Pourquoi ? T'as peur d'un trou ? Oh allez Azur, je te pensais plus aventureux que ça, c'est toi qui m'a proposé de l'urbex ! T'es un Éclat ou pas ?

Horizon était même là pour ça.

Oubliant momentanément son irritation, il fit signe à Azur de le suivre. Il n'avait pas le choix s'il ne voulait pas se retrouver seul.

Horizon trottina en longeant la rambarde jusqu'à ce qu'ils arrivèrent à un endroit qui lui sembla plus facile pour lui. Il enjamba la barre, prit un petit élan et sauta dans le vide en hurlant de joie.

La sensation de son estomacs remontant vers ses poumons, la douleur d'un choc quatre mètres plus bas, cela faisait tellement longtemps.

Il se redressa lentement sur ses jambes et observa les alentours. Il y avait un bâtiment éventré qui n'attendait que d'être exploré.

Il leva la tête et montra du doigt l'ouverture béante et noire de cet immeuble investi par la végétation et qui avait l'air prêt à s'écrouler sur leurs têtes.

Allez saute ! (Sa voix portait dans toute la rue si bien qu'il était persuadé qu'on pouvait l'entendre jusqu'au promontoire de sécurité.) Tu vas voir c'est pas haut ! Y'a des trucs cools en bas.

Il ne fallait juste pas réfléchir avant de se lancer.

Facile pas vrai ?


Hori suit Azur jusqu'à la rambarde mais décide que c'est trop facile d'ignorer le trou béant de l'endroit. Il décide de prendre les choses en mains (une seule mdr) pour aller explorer un vieux bâtiment abandonné. D'accord, ils iront pas tout de suite au trou, on fait durer le suspense.
Horizon
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Cela fait quelques jours que tu as une sensation étrange, comme si on t'appelait ailleurs, d'une voix lointaine, d'un écho ininterrompu et pourtant si faible. Rien ne résonne comme des mots, c'est plutôt une sensation, comme un sifflement de la brise qui s'engouffre dans une fenêtre entrouverte. Tu ne sais pas trop ce que c'est. Tu y as réfléchi, tu en as rêvé. À vrai dire, tu ne sais même pas si c'est réel ou juste une réminiscence de tes expériences passées.

Tu as le sentiment que ça vient de l'extérieur de L'Arceau. Que ce murmure inaudible vient de plus loin que le refuge de l'Humanité. Viendrait-il des Montagnes ? Ou d'ailleurs ? Dans ta quête de savoir, dans ta poursuite de la compréhension du passé et du futur, afin de cerner les attentes de ton Dieu, tu as décidé que cette impression te guide vers d'Antan. Ou plutôt ses vestiges.

Tu n'y ais jamais allé et il est possible que tu y comprennes certaines choses. Ta première théorie, c'est que Bäshnor n'ait pas été enchanté de voir l'Humanité faire de leur prison leur foyer, et qu'il ait forcé les évènements pour les forcer à rester cloitrer en une seule ville.

Suite à une insomnie, presque habituelle, probablement provoqué par l'excitation de ton expédition, tu as décidé, sur un coup de tête, sur une pulsation de nostalgie de reprendre contact avec un ancien ami. Tous les autres n'ont jamais compris ta dévotion. Ils n'ont pas essayé d'entrevoir la vérité dans ton nouveau discours. Tu avais changé d'après eux. C'est faux. Tu n'as fait qu'ouvrir les yeux sur votre destinée.
Mais lui. Lui, peut-être qu'il pourrait comprendre. Ça a toujours été un excellent ami, toujours à te suivre dans la plus inconsidérée de tes idées. Il faut dire que vous étiez, tous, un peu tête brulée à l'époque. Vous qui étiez brouillés avec les instituions scolaire, vous n'en faisiez qu'à votre tête et vous préfériez vous balader à droite et à gauche.

Alors tu lui as donné rendez-vous, tu as souri quand tu as reçu son message où il disait te rejoindre. Tu es, au moins un peu, contente qu'il ait accepté. Après tout, c'est lui qui a proposé que vous voyiez !

- Salut Set ! Après ne te voir qu'au travers de quelques vitres, nous nous retrouvons. Je suis contente que tu ais accepté de venir. Allons-y !

Après une salutation timide, des retrouvailles brèves suite à une querelle dont tu as oublié les raisons, tu as enclenché la marche directement. Tu es, un peu, pressée. Pressée de savoir si ce n'était qu'une impression ou un appel. Qu'un coup de vent ou une tempête.

Mais lorsque, enfin, vous arrivez dans ces rues désertes, recouverte de la nature qui a repris ses droits, le silence. Ce vide auditif que tu détestes tant. Ton cœur s'emballe. Pour une raison obscure, pour une raison que tu ne comprends pas. Tu tournes ta tête vers ton compagnon de route qui est toujours là et dont tu ne lui as même pas offert un seul mot depuis que vous êtes parti, tant tu étais focalisé sur ton but.

Tandis que vous marchiez dans l'atmosphère paisible et pesante, après avoir descendu d'un étage via un escalier, l'écho d'un « Allez saute » retentit. Ce n'était pas une voix dans ta tête, cette fois. C'était bien quelqu'un, là-bas à plusieurs dizaines de mètres, qui regarde, la tête en haut, une autre personne.

- Regarde, là-bas, il y a quelqu'un d'autre !Tu souris, sans t'excuser du silence que tu as fait subir à ton "ami". L'est-il encore vraiment ? Décidément, cette ville abandonnée fait des curieux !

Naturellement, tu continue a marché vers cette personne, ne te méfiant aucunement.



Après avoir retrouvé Set, Luzie et lui entame une marche où elle ne parlera pas tant elle est focalisé sur cette sensation étrange que quelque chose appel depuis d'Antan.  
Luzie
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RIRE À LA FACE DU MONDE
COMME SI TOUT N'ÉTAIT QU'UNE FARCE

ft. Azur, Horizon, Luzie


La seconde moitié de la journée ne fait que commencer. Le soleil quitte tout juste son zénith pour débuter sa lente plongée vers la Mer d'Albâtre. Malgré la luminosité encore franche et chaude de ce début d'automne, une forme de nostalgie embrume l'esprit et le cœur d'un certain Set. Silencieux, il marche dans les pas de celle qu'il est venu retrouver quelques dizaines de minutes plus tôt.

Voir au loin sa silhouette se découper sur un fond de ciel nuageux alors qu’elle attendait son arrivée a fait naître au creux de son ventre une sensation étrange ; de l’anxiété mais aussi une forme d’empressement, d’impatience, d’avidité. Lui qui ne connaît que l’engourdissement confortable depuis des années ne s’attendait pas à expérimenter grand-chose aujourd’hui. Il ne devrait même pas être ici. L’homme ignore encore ce qui l’a réellement poussé à inviter celle qui n’était redevenue qu’une inconnue à ses yeux. Il n’est pas idiot au point d’ignorer qu’il s’est fait avoir mais ne peut l’empêcher. Sa propre inquiétude l’a pris de court. Ou peut-être avait-il simplement envie de revoir une amie autrefois précieuse, au fond de lui.

Perdu dans ses pensées, il tente de ne pas trop céder à la nostalgie. Combien de fois s’est-il retrouvé ainsi à errer aux côtés de Luzie dans ces rues, à rêver d’emprunter cette route, de quitter la ville et de s’enfoncer entre ces vestiges que Set distingue devant lui.


« Rien de dangereux, hein… »

Ce n’est qu’une remarque soufflée à voix basse, presque pour lui-même. Il n’attend ni réponse, ni réaction. Il réalise simplement que la jeune femme n’a pas changé. Quelque part, il se sent presque soulagé. S'introduire dans les ruines d’Antan lui est stupidement familier. C’est à cette constatation que, pris d’un élan d’énergie, Set se presse pour franchir la distance qui le sépare de Luzie. Depuis des années il ne fait que suivre, le regard rivé au sol, les lignes du destin fade qui se tracent d’elles-mêmes devant lui. Mais il n’a pas toujours été ainsi. Juste pour aujourd’hui, il redresse la tête pour voir passer devant lui le fantôme de l’adolescent qu’il était, cavalant en avant du groupe d’amis aujourd’hui réduit à seulement deux âmes. Son épaule maintenant à la même hauteur que celle de sa camarade d’aventure pour la journée, il se sent plus énergique.

Sans réel but, si ce n’est celui de suivre l’instinct de Luzie qui semble la guider au hasard entre les bâtiments aux murs partiels et délavés par le temps, le duo s’enfonce dans ces ruines d’un autre temps, d’un autre monde. Pourtant, bientôt, une exclamation lointaine mais forte brise le silence. Une voix résonne, mettant en alerte les sens de l’homme. C’est d’abord cette angoisse si commune chez lui qui le prend à la gorge avant que la curiosité ne l’emporte. Luzie semble bien décidé à approcher, il n’a d’autre choix que de la suivre.


« Cet endroit n’est pas censé être fermé au public ? Mmhfr, ne pars pas sans moi. »

L’ombre de l’intrus se dessinant de plus en plus nettement devant eux n’est pas seule. La tête levée, le jeune homme aux cheveux blonds dont le bras synthétique est difficile à ignorer fait en réalité signe à une autre personne de le rejoindre, quatre mètres plus haut. Set arrive tout juste sur la scène mais un frisson désagréable le traverse. C’est une terrible idée. Sauter. De quatre mètres. Un peu plus blême, il ouvre la bouche pour couper court au drame qui ne manquera pas de se jouer bientôt. C’est à cet instant seulement qu’il reconnaît la personne penchée au-dessus d’eux. Son nom ne lui revient pas mais cette longue chevelure dramatique n’est pas si facile à oublier. Il se racle la gorge, enfin à quelques mètres seulement du blond trop enthousiaste.


« Il y a un escalier un peu plus loin. »

Son ton est plus cassant qu’il ne l’aurait voulu.


Set rejoint Luzie comme convenu par message et l’accompagne jusqu'aux ruines d’Antan. Cela lui rappelle de bons souvenirs de son adolescence passée avec elle. Ils entendent Horizon et le rejoignent alors qu’Azur est encore dans une rue plus haute. Set tente à sa façon de dissuader Azur de sauter.
Set
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Rire à la face du monde comme si tout n'était qu'une farce


Le temps avait comme marqué un arrêt ;
là,
enveloppé dans les traces du passé.
Ses mains sur la rambarde ne tenaient pas à grand choses, les pieds dans le vide et les yeux levés, sa guitare dans le dos qui ne semblait même pas l'handicaper. Sa guitare... Est-ce que c'était vraiment nécessaire de l'avoir emmenée ? La question d'Horizon n'avait pas trouvé de réponse mais au fond, il reconnaissait à son geste sa stupidité -elle n'allait faire qu'encombrer, et à tout moment avait une chance de casser.
Il n'avait juste pas pu se résoudre à la laisser...
Ce serait comme abandonner sa voix -sa seconde voix- mais sans doute que ça sonnerait bien trop stupide s'il l'admettait.

« - Je voulais surtout satisfaire ma curiosité, et comme t'avais l'air d'un amateur d'urbex... »

Mais le vent ne porta pas plus loin son murmure -sans doute parce que l'intérêt qu'il atteigne les oreilles de son partenaire n'était pas là. Il le scrutait du regard, de ses yeux azur, pas encore décidé à le suivre et préférant le laisser agir -et les mots qui tournaient en boucle dans sa tête, un torrent de confusion ressassant encore ces questions qu'il se posait depuis trop de temps déjà.

Ouais, je suis un éclat mais
je suis pas sûr de pouvoir faire ce que tu attends de moi

(Peut-être est-ce simplement que tu ne mérites pas d'être là)

Les cris eurent au moins le mérite de le faire sourire -mais son attention fut vite happée par l'obscurité du bâtiment éventré, s'éloignant sans réflexion d'Horizon. Oh il savait qu'il ne serait pas blessé ; parce qu'il savait y faire, parce qu'un éclat était fait pour l'adrénaline et la peur du danger (mais peut-être pas toi Azur, tu sais ça).
Sauter ?
Est-ce qu'il l'avait vraiment regardé ?
Soit Horizon était inconscient, soit il n'attendait que de voir ses jambes se briser. Non pas qu'Azur ne savait pas avoir confiance -mais il se connaissait assez pour savoir que ce genre de sauts, il était peut-être un peu trop frêle pour les réaliser. Parce qu'il n'était pas fait pour ça (à éviter les cours de sports, quel idiot il serait de tenter l’irréalisable, même son ego ne l'y poussera pas cette fois). Comment pouvait-il passer d'un type si sûr de lui à un type qui se défilait si facilement ? Il était juste...
apaisé,
peut-être rendu absent par la mélancolie de l'instant (au fond de toi tu es juste toujours cet enfant).

Mais il hésitait.
Pourquoi ?
Est-ce qu'un stupide saut prouverait vraiment sa valeur en tant qu'éclat ? Non, bien sûr que non -il n'avait pas besoin de ça. Et puis il avait une guitare sur le dos, comment est-ce qu'Horizon avait pu oublier ça ?
Pourtant...
Pourtant l'appel du danger avait quelque chose d'attirant (finalement avec cette stupidité tu n'étais peut-être pas si loin des éclats que ça) ; et peut-être que sentir le vent dans ses cheveux, l'adrénaline  du saut et la douleur du choc le ferait tout autant se sentir vivant.

« - Je suis sûr que j'ai pas besoin de sauter pour...

- Il y a un escalier un peu plus loin. »  

Ce n'était pas à lui que ces mots avaient été adressés ; parce qu'il y avait d'autres figures en contrebas, parce qu'il était la seule à se tenir encore si haut (tu as vraiment si peur, idiot ?). Mais contrairement à la sienne, le vent portait les autres voix, aussi faible soit-il, parce qu'elles pouvaient monter plus haut que ça.
Et bien sûr,
bien sûr qu'il la reconnaissait cette voix.
Il n'avait pas la moindre idée de qui était cette femme qui l'accompagnait mais lui ? Ça aurait été bien trop dur de l'oublier. Cet homme qui ne s'était pas montré si sensible à ce qu'il était, cet homme dont la froideur et l’inaccessibilité avaient éveillé d'Azur toute la curiosité. Cet homme qui lui avait laissé dans le cœur une frustration difficile à effacer.

Un seul instant suffit,
et maintenant il se sentait galvanisé.

Pourquoi est-ce qu'ils étaient là ? Par quel foutu et heureux hasard en étaient-ils venus à être tous les quatre réunis ici -et eux deux à se recroiser ? Il s'en fichait. Il y avait un escalier, peut-être -mais au bout du compte maintenant ça paraissait bien plus amusant de sauter. Alors qu'il ne pouvait pas le faire. Alors qu'il y avait de trop fortes chances que ses jambes en soient marquées. Mais est-ce que ça importait vraiment ?
Tout le reste avait été balayé par un stupide coup de fierté.
Quand les silhouettes se questionnent encore lui sait ; lui décide de bouger. Il n'a jamais sauté. Parce qu'il était un enfant sage, il n'a jamais fait ce genre de choses idiotes, il est toujours resté dans les clous, s'est toujours effacé. C'était nouveau le désordre, nouveau tout ce qu'il créait mais il en était venu à réaliser que le chaos faisait du bien et il aimait le laisser l'envelopper. Comment est-ce qu'il doit faire ? Il ne sait pas -et est-ce que ça compte vraiment ? (oh oui, tu te feras mal si tu sais pas comment tu t'y prends)
mais c'était pas important

Les deux mains s'appuient, les pieds ensuite
et sa guitare ne quitte même pas son dos -la faire descendre était trop haut et quel intérêt de sauter si c'était ensuite pour remonter là-haut.
Inspirer,
fermer les yeux,
sauter
il ne pouvait plus reculer maintenant.

Il fallut des secondes interminables pour réfléchir,
et tout eu lieu en un trop court instant.

Le bruit n'avait même pas été fort, pas vif, juste le bruit sourd de ses chaussures qui s'écrasent et de son corps qui se cogne. Retomber sur ses pieds alors qu'il ne savait pas ce qu'il faisait relevait du miracle -tout autant que sa guitare intacte qui ne s'était même pas fissurée. Il avait fini par tomber genoux à terre mais il s'était à peu près correctement rattrapé, ses mains à peine écorchées. Il ne bougeait pas, au milieu des trois, et de deux inconnus qui allaient sans doute se demander quel énergumène ils venaient de rencontrer -est-ce que l'objet aux cheveux noirs de ses pensées allait se montrer au moins un peu impressionné ?
(du peu qu'il pouvait savoir, il te prendrait sûrement pour un irresponsable ou un dégénéré)

« - ...mes chevilles, putain... »

Ce grognement se fait murmure plus fort que les autres alors qu'enfin les cheveux bleus se mouvaient, le corps tout entier secoué finissait par se redresser. Il s'était cogné contre sa guitare, ses poignets et ses genoux s'étaient un peu égratinés, mais il n'avait rien -il avait juste sauté. Lui qui avait plus tôt été presque morose avait l'air de peu à peu retrouver la confiance et la vivacité qui le caractérisaient -surtout quand il se permit de braquer sur Horizon un regard mi-noir mi-meurtrier.

« - C'était putain de haut ! Plus jamais j'écoute tes conneries ! »

Mais les joues rouges et le sourire qui traversait son visage le trahissaient (laisse ce rire t'échapper, s'il te plaît)
Ouais,
ça avait été une sensation incroyable et un des rares moments où il s'était senti plus vivant que jamais. Et sans doute qu'on l'aurait entendu dans toute la ville en ruines si lui aussi avait pu crier. Il réajuste, balaie ses cheveux d'un revers de main, adopte une posture un peu trop fière en tournant la tête vers les deux inconnus qui les avaient rejoints. Enfin, rejoints... Disons que maintenant, ils n'étaient plus si loin.

« - On dirait que nous aussi, on est pas les seuls un peu trop curieux... Vous avez pas la tête d'être là pour nous dénoncer aux autorités. Et ça tombe bien, on avait... un bâtiment super sombre et flippant à explorer. »

Fier, sourire fier encore,
il désigne l'immeuble éventré
et c'est comme une invitation à les rejoindre -l'adrénaline et l'enthousiasme avaient effacé ses difficultés à communiquer. Peut-être était-ce aussi qu'il se sentait mieux dans un endroit coupé de tout, où les brouhahas de foule étaient remplacés par les murmures du vent et les chants lointains des oiseaux qui voletaient.

« - Je m'appelle Azur, au cas où ça vous intéresserait. »

Mannequin, guitariste,
et tout le bazar,
pour l'instant c'était pas spécialement important à mentionner. Pour peu qu'ils aient déjà aperçu son nom dans un magazine ou l'auraient entendu à la télé, ils le reconnaîtraient. Enfin... il espérait qu'il y en ai un plus que l'autre qui le reconnaissait. Et il avait fait un pas, presque imperceptible, vers celui à la longue chevelure noire presque semblable à la sienne au final, mais qu'il trouvait plus sauvage -sans doute qu'elle était difficile à dompter.

« - N'est-ce pas, hm ? Tu n'as pas oublié qui j'étais ? »

Encore un grand sourire avant qu'il ne fasse demi-tour en balayant ses cheveux, regagnant les côtés d'Horizon avec qui il était venu initialement -ayant retrouvé son énergie d'avant.




Azur se demande s'il saute ou pas avant de reconnaître la voix de Set qui lui fait un déclic ; il saute ; l'atterrissage est un peu brutal mais il finit sur ses deux pieds et, chargé d'un enthousiasme nouveau, il rejoint Horizon et invite Luzie et Set à les accompagner.
Azur
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Rire à la face du monde comme si tout n'était qu'une farce


Horizon garda les yeux sur Azur en attendant que celui-ci se lança. Chaque seconde qu'il passait à observer le regard perdu de son compagnon d'exploration vers le bas accentuait le moue qui se formait sur ses lèvres. Les mains sur les hanches, il n'allait pas laisser Azur se défiler.

Pas besoin de sauter pour le rejoindre ?
Azur, je vais finir par te traiter de poule m-

Horizon se tourna vivement vers la voix de la raison qui resonna derrière lui. Qui lui a demandé son avis à celui-là ? Le regard légèrement réprimandeur de Horizon se fixa sur lui quelques secondes, puis il revînt sur Azur en ignorant le nouveau venu.

Ecoute pas le rabat-joie ! Allez viens !

Horizon mit dans son ton plus d'impatience que voulu, mais bientôt, Azur était en position et le combattant scanda des Azur ! Azur ! Azur ! encourageants, jusqu'à ce que celui-ci se lance.

Cri de victoire alors que l'autre Éclat se plaignait de ses genoux égratignées. Horizon ne put réprimer le sourire fier qu'il lança au Monsieur Pas-drôle non loin. Il éclata de rire au ronchonnement de Azur et lui frappa l'épaule amicalement (et peut-être un peu trop fort).

Arrête ! T'as adoré, fais pas comme si !

Il se tourne vers les deux autres personnes, cessant de prêter attention à cette fierté qu'il avait piquée.

Fallait croire qu'il y en avait même une deuxième, de petite curieuse. Il s'avança vers eux. Une fois à leur niveau, il leur chuchota plus ou moins discrètement, en se cachant la bouche :

C'était une excuse pour le faire sauter.

Son sourire innocent trahissait sa bêtise alors que Azur se présentait. Horizon alterna son regard entre les deux hommes en essayant de comprendre la raison du malaise visible. En vérité, il ne se sentait pas concerné par ce ton accusateur. Il laissa plutôt les deux hommes se jauger et se tourna vers la jeune femme. Elle avait l'air plus amicale que son compagnon.

Il secoua la main (la vraie, en chair et en os) pour la saluer, un grand sourire aux lèvres.

Horizon ! (Mais peut-être le connaissait-elle déjà.) Vous avez vu des trucs intéressants dans le coin ? Oh ! J'ai une idée ! Vous voulez nous accompagner ? (Il pointa du menton les deux autres.) Ça brisera peut-être le malaise entre vous, hein les gars ? On se croirait en hiver. Vous vous connaissez ?

Les pieds dans le plat.


Trop hypé que Azur ait sauté, par contre super Set le rabat-joie :( Horizon préfère se présenter plutôt à Lulu en faisant des plaisanteries et finalement demander si Set et Azur se connaissent.
Horizon
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