Coteaux de la Charte
Mettre un pied en dehors du Fortuna, c’est comme être arraché brutalement à un rêve. On se reconnecte avec la réalité, mais les pensées cherchent encore à s’y accrocher. Mais cette fois, Josetta regrette presque d’y avoir mis les pieds. C’est qu’elle n’y va qu’avec Zacharie, ou lorsqu’Alphée y performe, parfois même avec Azur. Le Fortuna n’est pas sans coût, et c’est clairement au-dessus des moyens de Josie.
(Quelqu’un l’observe.)
C’était une soirée entre collègues. Un bien drôle de choix d’endroit pour ce genre de soirée. Aucune tranquillité, et il y a quelque chose de profondément intime à se faire demander ce que l’on veut devenir. Iels voyaient cela comme un jeu, et Josetta n’avait pas envie de jouer en leur présence.
(On lui offre un verre. Une seule gorgée, du bout des lèvres.)
Et la cerise sur le gâteau, c’est qu’iels, enivré·es, se sont graduellement dispersé·es pendant la soirée, reconnaissant des ami·es ou flirtant avec un·e inconnu·e. C’était comme se retrouver au collège à nouveau, seule parmi tout ce monde.
(Ses sens commencent à s’engourdir.)
Sans prévenir qui que ce soit, Josetta quitte les lieux. L’air extérieur, chaud et humide même après la nuit tombée, l’enveloppe immédiatement. Ses pas frappent doucement le sol pavé. Il y a ce drôle d’écho derrière elle. Un rapide coup d'œil par-dessus l'épaule révèle une silhouette indistincte dans la pénombre. Impossible de discerner un visage. Ou est-ce sa vision qui commence à se brouiller ?
Brusquement, elle change de direction. Pour tester. Les pas résonnent toujours derrière. L'allure s'accélère, elle tourne des coins, s'enfonce plus loin dans un labyrinthe dont elle ne connaît pas la sortie. La silhouette reste distante, mais toujours présente. Plus la fuite se prolonge, plus l'étau se resserre, la sensation que cette silhouette finira par l'attraper grandit. L'orientation se perd, la confusion s'intensifie.
À bout de souffle, Josetta cherche désespérément un échappatoire : un café, un bar, une boutique, n'importe qui. Mais les rues, étrangement vides, semblent abandonnées.
Soudain, là, devant, elle voit quelqu’un! Une femme ! Aidez-moi, je vous en supplie. “Tatie!” s’exclame-t-elle en se précipitant vers cette inconnue, s’accrochant à son bras avec une force désespérée, comme à une bouée. “Trop contente de te voir ! ” Le cœur battant, elle n'ose pas vérifier si la silhouette la guette toujours.
En quittant le Fortuna, où elle a été (semi)droguée à son insu, Josetta est poursuivie par un·e inconnu·e. alors qu'elle se perd dans les quartier en cherchant à lae semer, elle croise Luzie et se sert d'elle pour décourager lae poursuivant·e.