description
chaque soir, espérant des lendemains épiques
Andraste fixe la plateforme surelevée, son ennui tangible, tandis que s’y succèdent des silhouettes sans intérêt.
Ce n’est pas sa scène.
Elle a été forgée par les souffles chauds que produisent les chaudières tubulaires des usines, par les hurlements fébriles des médaillés, par cette réverbération acoustique des coups sur les corps — et toutes les mélodies proposées ici ne sont pas aussi expressives, ou du moins n’ont pas le même genre d’expression, que les cantiques des damnés qu’elle poursuit.
Sous son chapeau, derrière ses lunettes de soleil, Andraste se fond dans l’anonymat.
De temps à autre, quelqu’un l’aborde — c’est qu’elle est seule, nonchalamment appuyée contre un lampadaire, dans l’attente de quelque chose ou de quelqu’un à en juger par sa posture raide — mais son silence poli suffit à éloigner les importuns.
Puis, un garçon monte sur la scène.
( « Tu le reconnaîtras immédiatement, Andraste. » )
C’est lui qu’elle attendait.