Recklessness
(and bad behaviors)



Vingt-six minutes –
pas même une demi-heure. Vingt-cinq minutes qui dépassent sur la pointe des pieds. C'est le temps qui s'est écoulé depuis que tu as dit –

“Donnez-moi un moment” et “je dois voir quelque chose avec –” et qu’après avoir évalué qu’ils pouvaient (très certainement) être laissés un petit moment sans supervision tu t’es absenté. C’est que quand le quotidien prend un virage c’est à toi de régler les nouveaux accrocs qui se révèlent sur la route – modifier les papiers, notifier ceux qui devraient s’avoir, prévoir les futurs besoins.
(En somme tout repose sur tes erreurs de jugements.)

Le bruit de la foule se fait encore entendre
même une fois le show fini son écho résonne encore dans ce genre de salles plus petites – souvent même les plus bruyante – y viennent  ceux qui ne manquerait aucun de vos spectacles ou ceux qui voulaient occuper leurs soirées, aveuglément la noyer dans le bruit et l’alcool trop cher. Les billets eux y sont moins cher, un marché qui convient à certain – contre une salle au confort misérable et des toilettes à l’hygiène questionnable. Une ambiance presque crue   presque crasse qui te rappelle vos débuts.
Le ton pressé tu discutes avec votre manager des derniers ajustements – des nouveaux changements. Ton téléphone s'agites et par professionnalisme    ( contre l'instinct qui s'inquiète toujours trop vite )       tu résistes à l'envie grandissante de le saisir, cesser de l'ignorer  —  tu continues, histoire d’au moins clore ce dossier. Idéalement.
L’enterrer.

{ Tu ne vas pas prétendre qu’il va te manquer.
t’aurais rien eu contre ne plus jamais le revoir après l’avoir tout juste rencontré. Trop enthousiaste, trop bruyant, trop visiblement la queue qui remue comme un chien pour les yeux d’Azur et pour le reste inattentif aux autres. Trop près à plaire, trop amer quand il n’a pas ce qu’il veut – trop prêt à aboyer contre ses frustrations.

Tu lui a dit –                                                 avec une fausse gentillesse
qu’on pouvait faire les choses comme des adultes. Faire des adieux un peu sympas en clamant des conflits d’objectifs   d’horaires    au reste du groupe      au public, ne rien dire qui ne soit pas strictement nécessaire,     lui verser pour une dernière fois l’argent qui lui revenait         et ne plus jamais jamais jamais se reparler          (et ne plus jamais    jamais   approcher Azur)
                                  ou
qu’il pouvait faire un mélodrame et tu lui rendrais la pareille   (rendre chaque coup au centuple dans le miel des mots que tu n’as pas prononcés)             partir sans adieux   et tu saurais vite le remplacer,   tout dire aux autres    –  passer le mot chez les contacts de ce qui lui avait valu de se faire mettre dehors, t’assurer qu’il ne retrouverait pas facilement de travail     pas comme musicien. Lui faire payer les frais entraînés par la rupture de contrat plutôt que t’assurer qu’il ait de quoi payer son loyer à la fin de mois.     Lui faire regretter chaque instant   chaque mots.
                                                                 rien qu’il n’ait pas mérité t’as sur le bord des lèvres   en sourire délicat comme tu l’abats d’un battement de cil. Il s’est essayé en quelques mots bredouillant à recoudre les choses que de sa main il avait pourtant négligemment embrasé – mais le feu calmé peu de choses peuvent être rebâti dans les cendres.       Dommage. }

Ton téléphone s’agite et c’est trop pour pouvoir continuer.
Les yeux sur les messages      (et les appels manqués)       te glacent le sang – presque plus pour leur expéditeur que leur contenu. Y’a pas un univers où Elliot te contacterait pour un problème mineur     et avec son jugement, il en faudrait beaucoup pour qu’un problème ne soit pas rien et t’en fait trop quand il s’essaye à te regarder de haut.
T’essayes de rappeler – sans réponse. Tu le textes – est-ce que tu t’attends à mieux. T’essayes de retourner sur tes pas – revenir où tu les as laissés. Les yeux qui balayent la salle, sans les y trouver. T’essayes de le rappeler.

Le bruit de la foule a gagné des notes saignantes
                                                                      des échos sauvages
t’essais dans la nouvelle agitation de te frayer un passage    les yeux sur tes messages   retrouver Elliot et ses conneries et celles d’Azur et le cœur qui s’agite un peu et ils sont grands ils sont bien capable de s’occuper d’eux-mêmes un moment sans que tu n’ais a considérer engager une baby-sitter ??? T’as beau vouloir leur en vouloir t’as surtout pour l’instant besoin de savoir.
Savoir dans quelles situations ils se sont mis.
Et quel miracle il va falloir pour les en sortir.


@ElliotTitre alternatif “Les petits pois font pas les aubergines” je suis désolé j’ai pas pris tes superbe titres :((((  




Spectacle fini, Ari abandonne le groupe un instant parce qu’ils sont grands pour gérer quelques aspects administratif entraîné par le fait qu’ils mettent le batteur dehors (ça tourne mal.)
Sauf que nul il reçoit des messages d’Elliot – et mtn oh non merde. Le trouver, savoir ce qui se passe.