Il y a une douce mélodie qui résonne dans les airs, celle des tourtereaux, des amoureux·ses, de celleux qui ne peuvent s’empêcher de chanter leur amour autour d’un feu crépitant, une guitare acoustique à la main. Les rives des Nitescences deviennent, à la tombée de la nuit, le théâtre des rires et des murmures complices, lieu d’évasion privilégié des jeunes couples en quête de sentimentalisme. Car la légende raconte que si le visage de votre bien-aimé·e apparaît dans les reflets au centre du lac, c’est le signe que votre amour est véritable et éternel : et qui n’aimerait pas le vérifier avant d’officialiser une union ?
(Vous apercevez un homme à bord d’une barque se pencher précipitamment pour agiter sa main dans l’eau, comme s’il cherchait à brouiller ce qu’il vient d’y voir. Son compagnon l’observe, le regard à la fois perplexe, dégoûté.)
Près du ponton principal se trouve une petite cahute bleue, construite en bois et vieillie par les années, qui semble presque faire corps avec le paysage lacustre. À travers ses vitres légèrement embuées, vous distinguez la silhouette du vieux Claudiu, en charge de la location des barques. Selon lui, la vie en dehors de la ville n’est pas de tout repos, mais les affaires tournent bien. Si vous l’interrogez sur les rumeurs autour du lac, Claudiu laisse échapper un rire joyeux. Pour lui, ce n’est pas tant l’expérience vécue ici qui rapproche les cœurs (même si elle peut les éloigner), mais la magie de s’échapper de la cité-forteresse pour un moment hors du temps.
Ne vous reste plus qu’à vous installer sur l’étendue de galets aux teintes de gris, de blanc et d’ocre, et à observer le va-et-vient des embarcations qui se balancent lentement sur l’eau, troublant la curieuse lumière en provenance du fond du lac.