Colosses de verre et d’acier, les tours noires de la Fourmilière s’élancent comme des stalagmites vers le ciel. Chacune de ses tours se compose d’une vingtaine d’étages densément occupés, abritant chacun trente précieuses cabines (3 m² d’intimité minutieusement circonscrite, munis de cloisons coulissantes pour un semblant de secret).
Intéressé·e ? Les annonces de location décrivent les équipements de la propriété comme ceci : « lit simple, tablette murale escamotable pour les effets personnels, lucarne ovale pour laisser passer la lumière du jour, service de réveil géré par les concierges alertes, salles communes aux niveaux intermédiaires de chaque tour équipée de télévisions suspendues et de moelleux fauteuils, sanitaires partagés, mais dotés d’articles de toilette renouvelés chaque semaine » et d’une curieuse mention : « restez dignes, devenez locataire chez nous ! »
Il est vrai que ce n’est pas le grand-luxe, mais le loyer est dérisoire, et l’on dit souvent de cet endroit qu’il y fait bon mourir à défaut de vivre : c’est que la Fourmilière, grouillante de vie à toute heure du jour et de la nuit, offre à ses occupant·es les plus faibles et âgé·es la douceur d’un fond sonore ininterrompu pour les accompagner jusqu’à leur dernier souffle.
Infos
Métiers possibles : — Concierges de jour et de nuit — Veilleur·ses de couloirs — Spécialiste en gestion de conflits entre résidents — Résident·es en charge des évacuations d’urgence — Inspecteur·rice de la qualité de vie